Où habite Dieu ?

 C’est Margaux, âgée de six ans, qui vient de poser la question.  Et elle enchaîne : « Parce que s’il habite dans notre temple, le bruit des travaux doit lui casser les oreilles. » Effectivement, le travail de la pelleteuse, suite à la rupture des canalisations par le gel, bat son plein.

 En l’entendant, je commence par sourire. Mais elle insiste. « C’est où qu’il a sa maison, Dieu ? » Est-il dans les magasins ou seulement dans les églises ? Pourquoi sa grand-maman dit-elle qu’il habite dans son cœur ? C’est très exclusif comme affirmation. Quant au ciel ?  Ça lui paraît peu pratique, surtout qu’elle a le vertige.

Du coup, c’est moi qui ai le tournis. Les questions sont délicates. Et, lorsqu’un enfant les pose, il n’y a jamais de malice. Juste une détermination farouche à comprendre un mystère que les adultes semblent avoir percé.

Comment décrire Dieu à un enfant ? On le présente comme un esprit immatériel, tout en s’extasiant sur son regard bienveillant ou sur ses bras prêts à nous accueillir. Où le situer ? Certains disent qu’il est partout, d’autres nulle part. Quelques-uns le voient en chacun de nous.

En pensant à tout cela, me revient cette histoire. Un maître juif demande un jour à ses hôtes : « Où vit Dieu ? » Les convives érudits se moquent, disant : « Que nous demandez-vous là ? Le monde n’est-il pas plein de sa présence ? » Le rabbi laisse à ses amis un temps pour débattre la question. Puis, il murmure :      « Je pense que Dieu habite là où on le fait entrer. » Et Margaux de conclure : « Super, je vais pouvoir l’inviter chez moi… en espérant qu’il ne sera pas déjà pris. »

                                                                                                                                  Line Depraz

 

Méditation de Dietrich Bonhoeffer : L’intercession
Nous ne séparons pas notre prière de la parole de l’Écriture. Il en va de même pour l’intercession. Il n’est pas possible au cours du recueillement communautaire de prier comme nous le devrions pour tous les hommes qui nous sont recommandés. Chaque chrétien possède son cercle de connaissances qui réclament son intercession, ou pour lesquelles il se sent appelé  à prier. Ce sont avant tout ceux avec lesquels il doit vivre tous  les jours. Nous nous trouvons ici au centre vital de la vie communautaire. Une communauté chrétienne vit de l’intercession de  ses membres, sinon elle meurt. Quand je prie pour un frère, je ne peux plus, en dépit de toutes les misères qu’il peut me faire, le condamner ou le haïr. Si odieux et si insupportable que me soit son visage, il prend au cours de l’intercession l’aspect du frère pour lequel le Christ est mort, l’aspect du pécheur gracié. Quelle découverte apaisante pour le chrétien que l’intercession : il n’existe plus d’antipathie, de tension ou de désaccord personnel dont, pour autant qu’il dépend de nous, nous ne puissions triompher. L’intercession est un bain de purification où, chaque jour, le fidèle et la communauté doivent se plonger. Elle peut signifier parfois une lutte très dure avec tel d’entre nos frères, mais une promesse de victoire repose sur elle. 

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