Sur les pas des Huguenots …est un chemin de randonnée long de 1’600 km qui relie deux hauts lieux du protestantisme, Poët-Laval dans la Drôme en France à Bad Karlshafen dans la Hesse, en Allemagne. Il suit le tracé de l’exil des protestants français vers l’Allemagne et la Suisse après la révocation de l’édit de Nantes par Loui XIV en 1685.
Le tracé part du musée protestant de Poët-Laval passe par Mens, surnommé « la petite Genève des Alpes », par Grenoble puis Genève , traverse le nord de la Suisse puis les lands allemands du Bade-Wurtemberg et de laHesse et se termine à Bad Karlshafen où se trouve le Deutsches Hugenotten-Museum. Le chemin passe par de nombreuses implantations Huguenotes et Vaudoises. À Genève, il est rejoint par le sentier Via Valdesi venant du Piémont, dans le nord-ouest de l’Italie.
Le tracé du chemin des Huguenots en Suisse est désormais fixé entre Genève et Schaffhouse. Mais la réalisation effective de ce parcours de plus de 300 kilomètres prendra du temps. Le sentier ne sera pas terminé en 2014 comme prévu. Un premier tronçon dans l’arc lémanique est toutefois déjà ouvert.
«Déterminer le tracé est une chose, savoir quelles informations on y trouvera est un autre problème», indiqué Urs Reinhard, directeur de la Fondation «VIA – Sur les pas des Huguenots».
De Genève à Schaffhouse
Le tracé suisse du chemin des Huguenots débute à Genève. Il mène ensuite à Coppet, Nyon, Rolle, Morges et Lausanne. Après Lausanne, le chemin des Huguenots part vers Echallens, Yverdon et Grandson, puis à travers le canton de Neuchâtel, par Saint-Aubin et Neuchâtel. Il se sépare ensuite en deux branches qui se rejoignent à Büren an der Aare: l’une par La Neuveville et Bienne, l’autre par Morat, Berne et Aarberg. Le sentier continue ensuite en direction de Soleure, Aarau, Lenzburg et Brugg. Là, il se sépare à nouveau en deux branches: l’une mène à Bâle par Rheinfelden, l’autre à Schaffhouse en passant par Zurich.
Sentier européen
La plus grande partie des Huguenots est arrivée en Suisse aux XVIe et XVIIe siècles. Après la nuit de la Saint-Barthélémy en 1572, 2’000 familles françaises s’étaient réfugiées sur le sol helvétique. A la révocation de l’Edit de Nantes en 1685 par Louis XIV, environ 200’000 Huguenots avaient cherché refuge sur les terres protestantes d’Europe. Genève était la porte d’entrée en Suisse pour les Huguenots. La ville de Schaffhouse a quant à elle accueilli plus de 26’000 réfugiés en dix ans. Ainsi en 1687, Schaffhouse comptait 5’000 habitants et 9’000 Huguenots. Peu sont restés, car la nourriture était rare et ils n’avaient pas le droit de travailler.