Père, mon âme monte à toi, en toi et te magnifie

Père, merci du don royal de la vie ! Je ne l’ai pas toujours apprécié à son prix : pardonne à mon aveuglement. J’en ai perdu de belles parts ; j’en ai mal employé d’autres et je baisse les yeux devant ta souriante bonté.

Tu m’as comblé de biens.
Tu m’as donné un cœur vibrant, croyant, aimant.
Tu m’as touché de ta main puissante et je t’ai éprouvé comme si je te serrais dans mes mains, te voyais de mes yeux, t’entendais de mes oreilles. Mes souffrances mêmes m’ont conduit vers toi comme des sentiers sûrs qui montent vers les sommets.
Tu m’as donné un foyer, des enfants, des amis, la foi en toi et dans les hommes par l’esprit du Fils de l’homme, mon compagnon, mon frère, la joie du travail, la force, la santé.
Tu m’as permis de rester simple et de garder mon âme jeune et des goûts sains.
Tu m’as pardonné toutes mes fautes, misères et manquements graves et tu m’as garanti des pièges que dresse notre propre égarement ou que prépare la malice d’autrui.
Tu as permis que je discerne le mal et les laideurs sans en être frappé par trop.
Tu m’as renouvelé tous les jours l’espérance, le courage, le don joyeux de sourire et d’oublier les offenses.
Tu as garni mon sentier d’amis, comme la treille est garnie de grappes, pour que je puisse aimer et être aimé, infiniment, noblement, divinement.
Tu m’as mis un chant sur les lèvres et une source dans le cœur, une source intarissable où sont venus boire tant d’altérés que la source elle-même en tressaille de bonheur.
Tu m’as mis une flamme dans la poitrine et permis d’éclairer, de réchauffer, d’avertir même de loin.
Tu as mis dans ma bouche mortelle des accents immortels.
Tu m’as inspiré, guidé, porté. [Je n’étais qu’un enfant, de bonne heure orphelin. La main de mon père n’a pas pu prendre ma main. Mais tu l’as saisie.] Des voix perverties ont parlé à mon enfance et appelé ma jeunesse : ta voix silencieuse a été la plus forte ! Ta bonté, je la sens et je ne puis la dire : elle me déborde.

Je t’aime avec ma poussière, ma douleur, ma faiblesse, mes souvenirs, mes repentirs.
Je t’aime avec mon espérance, ma foi, avec ce que j’ai d’immortel. Mes jours peuvent s’incliner vers leur soir, la clarté passée me suffit.
Reste avec moi, c’est ma seule prière. Je ne demande rien d’autre, ni pour maintenant, ni pour demain, ni pour après la mort. Pourvu que je sois à toi !
Garde et augmente-moi la douce confiance.
Mets ta douceur dans mes yeux, dans mes mains, dans ma pensée, afin que je puisse rayonner sur tous les blessés et mettre de la clarté dans les âmes pleines d’ombres.
Prends-moi tout entier. Dans les joies, les peines, sur les sommets, au fond des vallées et des gorges, chemine avec moi. Tout est là.
Ô Lumière immortelle et sublime, douceur infinie, tendresse immense qui partage tous nos fardeaux et prépare des moissons inouïes dans nos obscures semailles, soit louée.
Mon âme monte à toi, en toi et te magnifie, comme l’alouette monte dans le ciel bleu et s’enivre d’espace, de soleil et d’alléluias.

Amen.

Pasteur Charles Wagner

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *